Imbolc se présente aujourd’hui en son portail pour nous informer du doux retour de la lumière d’une manière graduelle, en nous rappelant que chaque chose se présente au bon moment.
Malgré le froid et la rigueur de l’hiver, la promesse du printemps de demain stimule doucement la créativité et la planification des activités à venir. C’est le début de la purification de l’hiver vers l’annonce du délestage, de la légèreté, de l’épuration, d’un dénudement en processus. C’est l’amorce d’une transition, en processus, à son rythme.
Imbolc fait naître en nous la vision des projets des mois prochains. Abrillé dans notre fourrure au cœur de l’hiver, bien au chaud, au coin du feu, on se surprend à planifier le futur et ordonner dans l’invisible ce quotidien qui sera.
On ose parfois même sortir de la chaleur du dedans pour préparer ce qui animera notre printemps, tellement enthousiaste d’y retrouver le réconfort et de la légèreté des jours plus doux.
À ce stade, ce n’est qu’une idée embryonnaire, un brouillon utopique de ce qui sera, et c’est bien ainsi.
Sans trop bouger, sans sortir de sa grotte, on s’enivre dans la lenteur du moment en se laissant dorloter par la promesse de la fertilité de la terre qui reviendra. Ce cycle de dame nature qui est si réconfortant, qui nous rappelle que tout revient, que tout est en mouvement même lorsque tout semble figé.
Un pas de plus, chaque jour, vers plus de lumière…
Toujours un peu plus doucement vers l’avant…
Un pas à la fois…
Un jour à la fois.
C’est l’espoir de la fonte des neiges, des nouvelles pousses, du retour de la chaleur, du mouvement vers l’infini.
C’est l’espoir de se délester des couches de tissus que nous portons quotidiennement et qui nous protègent actuellement, nécessaire à notre survie du moment.
C’est l’éveil de la sensation de soulagement à venir de se délester de certaines contraintes pour se sentir plus libre…
Enfin…
À nouveau.
On rêve de l’abondance de Terre- maman. On se remémore presque le goût des fruits qui en émergera. On y goûte, on l’invite, on l’espère, on a confiance que ce sera.
Les jours rallongent… et avec cet éclat qui nous garde en éveil de plus en plus tard dans le journée, on laisse monter la sagesse en prévision des projets de l’été.
Aujourd’hui, je vous invite à vous trouver un espace, un refuge, pour prendre le temps de vous poser, au chaud, dans une doudou ou près de votre animal de compagnie, pour prendre conscience de ce moment magique.
Je vous invite à vous laisser traverser par la sagesse de ce portail et vous laisser informer de ce mouvement en cours, tout autour et à l’intérieur de vous. Laissez-vous bercer par les crépitements du feu qui se consume, par les battements du cœur qui vous anime, par le bruit du vent qui vous incite à rester emmitouflé, dans la sécurité de la pénombre, encore un peu.
Je vous invite à constater la chaleur de votre enveloppe et laisser vagabonder vos pensées vers ce qui vous procure du plaisir, chaleur et réconfort ici et maintenant, et dans les temps à venir.
Je vous invite à contempler le moment présent et votre confort, le repos qui est toujours nécessaire pour refaire vos forces, pour renflouer votre jauge d’énergie en prenant soin de vous, maintenant.
Certes, ce n’est pas le moment de passer à l’action, cela viendra. Le guerrier sait qu’il doit se préparer pour sa quête. Ce temps de préparation pour prendre soin de son corps, son cœur et son esprit avant d’entreprendre son aventure palpitante, imagée ici par l’été.
Chaque chose en son temps qu’on disait.
Même si dans une société où l’on glorifie des étapes qui s’enchaînent, où aller plus vite et plus fort constamment est encouragé, la rigueur de l’hiver nous invite à plus d’intériorité pour observer de notre fenêtre les paysages qui seront bientôt accessibles.
Bientôt… oui bientôt ce sera le moment de sortir vers l’extérieur.
Bientôt, nous serons appelés officiellement vers le dehors.
Pas encore maintenant, mais bientôt.
Photo: Boris Plique Photographe
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